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[Chronique]: « Les idéaux »

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Résumé:

Une femme, un homme, une histoire d’amour et d’engagement. Tout les oppose, leurs idées, leurs milieux, et pourtant ils sont unis par une conception semblable de la démocratie.
Au cœur de l’Assemblée, ces deux orgueilleux se retrouvent face aux mensonges, à la mainmise des intérêts privés, et au mépris des Princes à l’égard de ceux qu’ils sont censés représenter.
Leurs vies et leurs destins se croisent et se décroisent au fil des soubresauts du pays.
Lorsque le pouvoir devient l’ennemi de la politique, que peut l’amour ?

mon avis

« Les idéaux » d’Aurélie Filippetti publié fin août par les éditions Fayard est un roman de la rentrée littéraire 2018. Il s’agit pour moi d’une première collaboration avec cette maison d’édition que je remercie.

Vous cherchez un roman mêlant politique française et amour caché, secret ? Alors, je vous recommande ce présent titre. Mais sûrement en avez-vous déjà entendu parlé, que ce soit dans la presse ou si vous avez regardé l’émission « On est pas couché». J’ai voulu lire ce livre écrit par une personnalité: l’ancienne députée et ministre de la culture Aurélie Filippetti poussée par la curiosité de découvrir ce qui se cachait derrière le résumé de ce roman à clés.

Dans son dernier livre, une autofiction, l’ancienne ministre française nous emmène dans les coulisses du pouvoir et nous fait nous poser la question: peut-on s’aimer lorsque l’on fait partie de deux partis politiques différents?

Au départ de la chronologie du roman, il et elle sont des élus de l’Assemblée. Elle a dix ans de moins que lui et est petite-fille d’immigrés, lui vient d’un milieu social aisé. De surcroît, ils font partie de deux partis politiques différents: elle est de gauche et lui de droite. Mais, ils respectent chacun leurs divergences d’opinions politiques, débattant dans le respect de leurs convictions. Elle ne cite aucun nom, mais le lecteur un minimum au fait de la politique peut très vite comprendre et deviner qui se cache derrière les protagonistes cités.

Ce roman aborde les thèmes du pouvoir et dénonce la mise au second plan de la femme en politique française. Il évoque la difficulté à aimer librement lorsque l’on est une élue. Difficulté encore plus marquée lorsqu’il s’avère que « l’élu de son cœur » adhère à un parti d’opposition (surtout à notre époque avec les réseaux sociaux où tout est déballé et où l’opinion publique peut être si sévère).

« L’ambition politique était un poison, une addiction,  qui faisait disparaître tout le reste, et à laquelle ils essayaient de se servir l’un l’autre d’antidote… Eux ne feignaient pas de faux accord ou de compromis illusoires, ne les recherchaient pas: ils brandissaient au contraire leurs divergences avec netteté et aimaient débattre argument contre argument. »

L’auteure fait également part de ses désillusions concernant son expérience au ministère et la frustration de se sentir impuissant quand on veut à tout prix défendre ses idéaux. Bien que ce soit un roman, on peut plus associer ce livre à un témoignage du vécu de l’auteure lorsqu’elle a goûté au pouvoir durant le mandat de François Hollande. J’ai d’ailleurs trouvé plus intéressante la deuxième partie du livre et ai été plus touchée par ses désillusions que par son histoire d’amour que je juge trop vague, l’auteure ne voulant sans doute pas trop exposer sa vie privée.

 

En bref:

Aurélie Filippetti n’a pas seulement été une ministre française de la culture, elle est aussi romancière et a beaucoup de choses intéressantes à nous dire dans son roman à clés !

Et surtout, elle nous pousse, nous les citoyens (que nous soyons d’accord ou pas avec ses idées, car pour elle l’important c’est de débattre !), à nous questionner sur les rouages de notre société. Un livre qui, à défaut de vous emporter (au niveau de l’histoire d’amour), vous fera réfléchir aux renoncements de ses idéaux de bon nombre de nos élus pour pouvoir accéder ou rester au pouvoir.

 

A propos de l’auteure: 

Aurélie FilippettiAurélie Filippetti est une femme politique et romancière française. Elle est agrégée de lettres classiques. Avant ses premiers pas dans la politique, elle était professeur de français. Elle est membre du Parti socialiste et a été élue députée en 2007 et 2012.
En 2003, elle sort son premier roman « Les derniers jours de la classe ouvrière« . Elle y rend hommage à son grand-père, un résistant qui, lors de la Seconde Guerre Mondiale, s’est fait capturer avec ses deux frères par la Gestapo, puis déporter dans un camp de concentration. En 2006, elle publie un second livre, « Un Homme dans la poche » chez Stock, dans lequel elle évoque toujours la lutte des classes, mais cette fois-ci dans le cadre d’une histoire d’amour.

A l’issue des présidentielles de 2012, elle fut ministre de la Culture et de la Communication, du 2012 à 2014.

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