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[Chronique]: « Flora Banks »

« Flora Banks » est une nouveauté de 2017 écrite par Emily Barr et publiée aux éditions Casterman.

Résumé:

DIX
L’âge que j’avais quand mon cerveau s’est détraqué.
HUIT
Années de validité de mon passeport.
SIX
Le nombre de personnes qui me cherchent au Spitzberg, dans l’Arctique.
QUATRE
L’âge auquel j’ai rencontré ma meilleure amie.
Je ne dois plus jamais l’appeler, ni lui envoyer de SMS.
DEUX
Deux cailloux noirs. L’un m’appartient, l’autre est à Drake.
Je le rejoindrai, où qu’il soit.
UN
Un souvenir. C’est tout ce qu’il me reste.

mon avis

Flora Banks, la narratrice, est une jeune fille de 17 ans vivant dans les Cornouailles. Elle souffre d’une amnésie antérograde depuis ses 10 ans. Toutes les deux heures, sa mémoire s’efface et elle doit à chaque fois relire les notes qu’elle laisse dans son cahier, sur des post-it ou plus pratique sur sa main afin de se remémorer…

Le roman débute par une soirée fêtant le départ de Drake, le petit ami de Paige, la meilleure amie de Flora. Le jeune homme part étudier au Spitzberg (une île en Norvège). A la fin de la soirée, Drake embrasse Flora. Ce baiser va être le premier souvenir permanent d’après sa maladie.

Les parents de Flora qui d’habitude la surprotège partent précipitamment à Paris au chevet de son frère Jacob, souffrant. Ils devaient rester juste quelques jours et revenir, mais ils éternisent leur séjour là-bas sans trop d’explications. Drake lui demande de venir le rejoindre et elle accepte…

« C’est une terre enchantée, un endroit de conte de fées, dans lequel une princesse peut rencontrer un beau prince. La neige tombe en gros flocons qui se posent dans mes cheveux, sur mon manteau, partout sur la route, les bâtiments et les montagnes.  Ils tourbillonnent dans l’air comme des plumes. Je n’avais aucune idée que la neige pouvait faire ça. »

Je ne savais pas quoi m’attendre lors de la lecture de ce résumé peu explicite et à l’interprétation multiple. Je partais un peu à l’aveugle ayant l’envie de découvrir une auteure dont je n’avais jamais entendu parler.

Dès la réception, la couverture d’un bleu profond et la texture velouté du roman m’ont donné l’envie de l’ouvrir. J’ai rapidement adhéré au personnage de Flora, une jeune fille ressentant ses premiers émois amoureux. Sa maladie l’handicape énormément mais, malgré tout, elle a de la joie de vivre et ne souffre pas d’un manque de confiance en elle. 

Cependant, la mémoire vacillante de notre narratrice ne nous emmène-t-elle pas vers une interprétation du récit erronée? J’ai trouvé originale l’idée de la perte de mémoire toutes les deux heures. Je n’ai pas à ma connaissance d’autres titres de la littérature exploitant un tel sujet. 

Le récit est parfois un peu répétitif mais cela ne pose aucun problème au lecteur car il permet de se sentir plus proche de Flora, de s’ancrer dans son quotidien. Il y a également du mystère dans ce roman et il suscite pas mal d’interrogations. Les sentiments de Drake sont-ils sincères? J’ai également trouvé le départ si soudain de ses parents bizarre. Pourquoi ne pas l’emmener avec eux? C’est si courageux et téméraire de la part de Flora de partir ainsi à l’aventure si loin de ses repères alors qu’habituellement elle a plutôt le comportement d’une petite fille étant restée à l’image de sa chambre. Elle nourrit à l’égard de Drake des sentiments forts, tournant à l’obsession. Flora en oublie complètement qu’elle fait souffrir sa meilleure amie Paige pourtant dévouée auprès d’elle depuis toujours. Emily Barr nous offre une héroïne au caractère plus complexe qu’on ne pourrait le croire de prime abord. 

Les derniers chapitres sont la partie la plus prenante du récit. Je les ai littéralement dévorés ! Quant à la fin, ce n’en est pas vraiment une… Cela annonce-t-il une suite? 

Comme on le constate dans l’extrait ci-dessus, l’auteure anglaise possède une jolie plume. Elle est très habile pour captiver notre attention dans ce roman qui se lit d’une traite. Le style est simple et efficace et devrait plaire non seulement aux grands adolescents mais également aux adultes friands de belles histoires.

8 commentaires sur “[Chronique]: « Flora Banks »

  1. Sympa ! Je note. Ca me fait penser (en quelques sortes), au film Memento. Où le personnage principal se tatoue la peau avec des indices au fur et à mesure que le temps passe. A lire en tous cas, merci pour ton avis 🙂

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