Je te partage ma vie au lieu de la vivre
Tu me partages la vie des autres pour me divertir
Je ne regarde plus le ciel depuis que tu m’as pris
Dans son nouveau roman intitulée « Instagrammable », l’auteure Eliette Abecassis s’intéresse à un sujet de société très actuel. Publié aux éditions Grasset, son deuxième titre dans cette maison d’édition, il serait d’ailleurs en cours d’adaptation au cinéma.
Je vous propose d’en découvrir un peu plus sur cette nouvelle parution.
Résumé:
Dans ces « Liaisons dangereuses à l’ère d’Instagram » , Eliette Abecassis met en scène une jeunesse en proie à la dépendance et la violence induites par les réseaux sociaux – fut-elle symbolique ou réelle – qui uniformisent, discriminent, foudroient rêves et amitiés. D’ailleurs, aucun de ses personnages, de la vénéneuse Jade à la naïve Emma, n’en sortira indemne. Un roman des temps modernes, juste et saisissant.

Ce court roman sociétal très actuel met en scène la nouvelle génération accordant beaucoup d’importance à l’e-reputation et à l’image.
Amitié, amour, jalousie et vengeance restent des thématiques universelles. Pour attirer les lecteurs Eliette Abecassis n’hésite pas à faire un parallèle avec le célèbre roman « Les liaisons dangereuses ». Un argument ne laissant pas insensible !
Plusieurs protagonistes composent ce roman choral. Sacha, Léo, l’influenceuse Jade possédant une communauté composée de 750.000 abonnés, Ariane, la mère de Sacha qui travaille dans le marketing digital et qui se méfie du monde numérique tout en n’arrivant pas non plus à s’en détacher. Jade jalouse de Sacha demande à son ami Léo de la séduire. Ce dernier voit cette mission comme un jeu, un défi.
Mais qu’est-ce qui est beau, qu’est-ce qui est laid? Instagram a introduit de nouveaux standards qui modèlent les imaginaires selon des critères précis, les orientant de façon implacable selon des lois mystérieuses que tous respectent tacitement, sous peine de ne pas être instagrammable.
Une écriture assez cash, des chapitres courts et une intrigue bien ficelée. Les jeunes sont décrits avec le portable constamment en main et passant leurs journées à regarder les stories des célébrités et influenceurs connus. Ils se sentent incompris par leurs parents et vice versa: la complicité de l’enfance est terminée. Les nouveaux modèles des jeunes, ces spécialistes de la communication digitale les poussent à se remplir d’images et à être tout le temps sous tension zappant d’une application à l’autre dans l’attente de nouvelles croustillantes.
Sacha: instagrammable. Ariane: pas instagrammable. Pourquoi? Sa robe n’est pas à la mode, elle ne prend pas la pose, elle ne possède pas les codes, elle ne sait pas mettre des hashtags, ni des mots clés, ni des photos « inspirations », ne connaît pas les boomerangs, les coups de cœur, les votes, les sondages, les questions, poster, liker, poster, liker, poster, liker. Le pire c’est d’être ridicule, c’est de vouloir en être mais sans rien y comprendre, et de toute façon Ariane est trop vieille pour être instagrammable.