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« La Goûteuse d’Hitler » de Rosella Postorino

La Seconde Guerre Mondiale, période dramatique de l’Histoire, est fortement représentée dans la littérature. Elle continue de susciter l’intérêt des lecteurs et des auteurs, comme le prouve mes derniers compte-rendus de livres sortis tout récemment. Il y a eu (pour citer les derniers):

« Deux femmes dans la tourmente » de Teresa Messineo où le champ de bataille sera vécu à travers le prisme de deux infirmières;

« Une île en Orient » de Jenny Ashcroft au côté d’Ivy, une traductrice travaillant pour l’armée et qui sera mutée à Singapour, ville subissant les assauts des japonais.

« La mémoire des vignes » d’Ann Mah nous emmenant dans les grands domaines viticoles en Bourgogne sur les traces d’une jeune femme qui va collaborer activement avec la Résistance.

Je vous propose aujourd’hui une approche inédite: découvrir cette période du côté des nazis par le biais d’une goûteuse d’Hitler. Un livre encensé par la critique et qui a multiplié les prix littéraires.

Résumé:

1943. Reclus dans son quartier général en Prusse orientale, terrorisé à l’idée que l’on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses. Parmi elles, Rosa. Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s’exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière. Mais elle doit affronter une autre guerre entre les murs de ce réfectoire : considérée comme « l’étrangère », Rosa, qui vient de Berlin, est en butte à l’hostilité de ses compagnes, dont Elfriede, personnalité aussi charismatique qu’autoritaire. Pourtant, la réalité est la même pour toutes : consentir à leur rôle, c’est à la fois vouloir survivre et accepter l’idée de mourir.

mon avis

« La Goûteuse d’Hitler » est un roman de Rosella Postorino, traduit de l’italien par Dominique Vittoz et publié aux éditions Albin Michel. Disponible depuis le mois de mai en version audio grâce à Audiolib, je remercie sa lectrice, Audrey Sourdive, de m’avoir si bien emportée dans cette histoire durant neuf heures trente-six minutes.

Comme l’auteure l’explique dans ses notes et remerciements, ce roman s’inspire de l’histoire vécue par Margot Wölk. Tout a commencé en 2014, lorsque Rosella lut dans un journal italien un article sur cette dernière goûteuse d’Hitler encore en vie. Elle avait décidé à 96 ans d’enfin raconter son histoire. Interpellée de manière inexplicable par ce témoignage, l’auteure a débuté des recherches. Malheureusement, elle n’arrivera jamais à contacter Margot Wölk, décédée entre-temps. Ce présent livre constitue donc une fiction se mélangeant à des faits historiques.

Rosa Sauer est un tube digestif. Enrôlée à l’instar de 9 autres femmes par les nazis, elles sont toutes obligées d’effectuer la même tâche: goûter les plats à destination du Führer. Nous sommes en 1943 à Gross-Partsch situé en Prusse orientale, là où justement Hitler s’est retranché. Quelle malchance pour Rosa qui a tout juste 26 ans et vient de Berlin. Sa mère est morte à la suite d’un bombardement et son mari est parti à la guerre. Elle part alors séjourner chez ses beaux-parents.

Le livre s’articule entre son quotidien dans le réfectoire de la caserne avec les autres goûteuses et la découverte de sa vie d’avant grâce au partage de ses souvenirs. Quelle angoisse: la peur permanente de se faire empoisonner, de se faire emprisonner, d’être victime d’un bombardement. Et pourtant, Rosa va vivre dans ce climat hostile, la peur au ventre. Elle fera la connaissance d’autres femmes et vivra au contact des nazis et éprouvera même une attirance pour l’un d’entre-eux.

Manger à sa faim en temps de guerre était une chose rare, anormale, mais là le prix est d’autant plus élevé ! Une histoire prenante, à découvrir, et qui nous tient jusqu’à la dernière phrase de sa lectrice. Il a suscité mon intérêt sur cette période de l’histoire et j’aimerais même à l’avenir découvrir d’autres livres sur l’histoire des Allemands en temps de guerre.

 

En bref:

Un roman sur le thème de la Seconde Guerre Mondiale s’inspirant d’une histoire réelle à dévorer et dont la digestion reste inoubliable. 

Bravo à la lectrice pour sa parfaite interprétation collant avec l’ambiance dramatique. 

 

A propos de l’auteure:

Rosella PostorinoRosella Postorino est une auteure italienne. Elle reçoit le prix Campiello, le prix Pozzale Luigi Russo, le prix Rapallo et le prix Vigevano Lucio Mastronardi en 2018 pour son roman « La goûteuse d’Hitler ». Il s’agit de son seul texte traduit en français à l’heure actuelle. Elle vit à Rome.

 

 

5 commentaires sur “« La Goûteuse d’Hitler » de Rosella Postorino

    1. Coucou ! Tu aurais préféré plus de détails sur la vie quotidienne d’Hitler? etc.? Moi ce qui m’a plu c’est que c’est la première fois que je lis (écoute) un livre vu du côté allemand. Si tu connais des bonnes références, je suis très intéressée !

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      1. Je vais chercher il y en a d’autres je les ai pas en tête.
        Ce qui nous a déplu c’est que le contexte historique des goûteuses est pas expliqué, comment ont-elles été choisies ? Pkoi Hitler a voulu des goûteuses (femmes + allemandes)? Y a t il vraiment eu des empoisonnement ? Tout l’intérêt du contexte historique qui a été pris comme idée de début du roman est perdu par le fait qu’on n’a aucune explication.

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