Bonne nouvelle pour les amateurs de bandes dessinées ! J’ai eu la chance d’être contactée par l’attachée presse des éditions Dupuis. Dorénavant, j’aurais le plaisir et le privilège de vous présenter régulièrement quelques-unes de leurs nouveautés.
Résumé:
Lorsque l’Empereur Charles III le Gros répudie sa femme Richarde en 880, elle retourne dans son Alsace natale suite à une vision. Là où une ourse gratte la terre pour enterrer son petit, elle devra construire une abbaye. Quelques années plus tard, l’abbaye d’Andlau sort de terre et sera liée à cet animal, roi des forêts. Bien des années plus tard, en 1760, en plein cœur de la vallée de Munster, un village festoie. Le fils encore jeune du plus important fermier de la région ne laisse pas le cœur d’Eva et de Maria insensible. Ces jumelles, que tout oppose pourtant, le trouvent charmant. Mais le père du garçon ne voit pas cela d’un bon œil et il interdit fermement à son fils de les côtoyer. Mais les interdits sont faits pour être bravés, et à 18 ans, il est difficile de penser au lendemain.
Lorsqu’un ours est aperçu dans la vallée, les chasseurs décident de traquer la bête.
« Le fils de l’ours » est une bande dessinée de Jean-Claude Servais publiée aux éditions Dupuis dans la collection aire libre et mise en couleurs par Raives (Guy Servais).
Un magnifique « roman-dessiné » sorti en librairie ce mois-ci enrichi d’une planche inédite signée par l’auteur ainsi que de notes sur les contes dont il s’est inspiré.
Le thème de l’ours, roi des animaux et de la forêt ou figure diabolique est ici mis à l’honneur. L’auteur avait de ce fait très envie d’écrire sur ce thème, mêlant Histoire, mythes, quelques autres références (notamment le film « L’ours » de Jean-Jacques Annaud) ainsi que sa touche personnelle
En substituant le lion à l’ours, l’Eglise nous a imposé un roi des animaux tout à fait étranger à nos croyances ancestrales, et que nous ne connaissons dans nos pays qu’à travers criques et zoos. Remercions Jean-Claude Servais d’avoir, par le biais d’une légende vosgienne, réhabilité ce roi déchu qui, malgré sa disparition, continue de régner sur nos forêts imaginaires.
Le premier récit concerne la répudiation de l’impératrice Richarde permettant en l’an 880 la fondation de l’abbaye bénédictine d’Andlau. En ce temps-là, l’ours n’avait pas encore mauvaise réputation.
Quelques siècles plus tard, en 1760, les villageois célèbrent la mort du dernier ours des Vosges. Lors de la fête, Matthis a la chance de danser avec Eva et Maria, les deux jumelles sous l’œil mauvais de son père, le fameux traqueur des pauvres ursidés, créatures considérées viles, lubriques et maléfiques en cette époque.
A l’instar de l’ours, il y a également les croyances entourant les jumelles et renvoyant de nouveau au diable. Les superstitions d’antan existant dans les villages ont la vie dure. Le lendemain, alors que les deux sœurs se promènent dans la forêt, elles distinguent d’énormes traces ne pouvant appartenir qu’à un ours. Eva, plus téméraire que Maria, s’aventure jusqu’à son repaire et disparaît…
Si l’intrigue se suit facilement, la contemplation des magnifiques cadres de nature s’impose et confirme la qualité du travail de l’auteur et son amour pour les Vosges. Les pages défilent lentement, arrachant un regard admiratif sur le soin apporté à chaque case.
En bref:
Équilibrée, vivante et romantique, cette bande dessinée est une ode à la nature, aux croyances et à l’ours.
A propos de l’auteur:
Jean-Claude Servais, également connu sous le pseudonyme Jicé, est un auteur de bande dessinée belge, né à Liège. Pour plus de détails, je vous invite à lire la biographie proposée sur son site.