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« Toutes les couleurs de la nuit »de Karine Lambert

"Toutes les couleurs de la nuit" de Karine Lambert

Hier je vous parlais du dernier titre de Christiana Moreau, une auteure belge à l’incroyable talent. Aujourd’hui, je vais vous parler d’une autre auteure de mon pays que je ne connaissais pas jusqu’il y a peu de temps (une grande erreur).

Karine Lambert a eu l’extrême gentillesse de me faire la surprise de m’envoyer son dernier bébé intitulé «Toutes les couleurs de la nuit» publié aux éditions Calmann-Levy.

Résumé:

Le diagnostic est irrévocable. D’ici trois semaines, Vincent aura perdu la vue. Confronté à son destin, ce prof de tennis de trente-cinq ans qui avait tout pour être heureux expérimente le déni, la colère et le désespoir.
Comment se préparer à vivre dans l’obscurité ? Sur qui compter ? Alors que le monde s’éteint petit à petit autour de lui et que chaque minute devient un parcours d’obstacles, il se réfugie à la campagne où il renoue avec ses souvenirs d’enfance. Les mains plongées dans la terre, Vincent se connecte à ses sens, à l’instant présent et aux autres. Il tente de gagner le match de sa nouvelle vie.

mon avis

Quel choc que ce diagnostic ! Plusieurs fois, ma gorge s’est nouée, ma respiration s’est accélérée. De tous les sens, celui de la vue me semble à priori être le plus important. A l’instar de Vincent, j’ai eu du mal à digérer cette nouvelle. Alors, j’ai voulu savoir: comment il allait gérer la situation, la réaction de ses proches à l’annonce de cet « handicap »,… J’avais l’impression de vivre avec lui son introspection. Pourtant, je sais qu’il s’agit d’une fiction, mais… c’est tellement réaliste.

Maintenant, soyons clair: il est clair que Vincent a de la chance dans son malheur, provenant d’une famille assez aisée aux ressources matérielles. La réaction de sa mère est tout à fait normale: dès qu’elle apprend que son fils devient aveugle, elle tend à le surprotéger, l’incitant à revenir vivre chez eux.

Refusant d’être infantilisé et grandement abattu, Vincent se réfugie à la campagne dans la maison de son grand-père décédé. De lui, il garde une fabuleuse transmission familiale: l’amour de la terre. Que j’ai aimé ce retour à la nature! L’ancien professeur de tennis y fait aussi la connaissance de sa solitaire voisine, une jeune femme plutôt atypique. Arrivera-t-il à débuter une nouvelle vie sereine? Le processus d’acceptation sera-t-il long et compliqué? Sa carrière de professeur de tennis étant avortée, aura-t-il encore la possibilité de partager son expérience avec autrui?

 

En bref: 

Une lecture aérée qui vous enveloppe et dont vous ne ressortez pas indifférent ! Un livre qui nous rappelle la vraie valeur des choses.
Diagnostic choc, colère, peur, désarroi, introspection. Mais SURTOUT histoire lumineuse d’une renaissance, d’une transmission familiale et d’un amour hors normes. Une immersion sensorielle dans un univers méconnu. Et, il est incontestable que ce livre devrait être lu par tous ! 

 

A propos de l’auteure:

Karine LambertKarine Lambert est une photographe et romancière belge. « L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes » a remporté en 2014 le Prix Saga Café qui couronne le meilleur premier roman belge. Après le succès de son premier roman, traduit dans de nombreux pays, Karine Lambert signe avec « Eh bien dansons maintenant ! » (2016) un roman lumineux sur la fragilité et l’ivresse d’une histoire d’amour à l’heure où l’on ne s’y attend plus. Elle publie en 2018 «Un arbre, un jour…», dont les personnages se battent pour empêcher l’abattage d’un arbre sur la place du village.

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