« Le livre des sœurs » d’Amélie Nothomb

Comme chaque année, la fin du mois d’août annonce la rentrée littéraire d’automne. Depuis mon infection au Covid en Grèce, j’ai beaucoup de mal à me plonger dans une lecture. Alors cette année, j’ai un peu fait l’impasse sur les nouveautés.

Cependant, lorsque « Le livre des sœurs » (le nouveau livre d’Amélie Nothomb publié aux éditions Albin Michel) est arrivé à la bibliothèque, j’ai éprouvé l’envie de le découvrir. Il s’agit du trente-et-unième roman de l’auteure belge.

J’avais particulièrement été convaincue de son précédent livre « Premier sang » rendant hommage au diplomate Patrick Nothomb, son père décédé. Il constitue un de mes préférés après « Mercure » et la pièce « Les combustibles».

Ce nouveau titre va-t-il rejoindre le top de mes plus belles lectures de cette année 2022? Réponse dans cette chronique…

Résumé:

« Les mots ont le pouvoir qu’on leur donne ».

A l’annonce du titre, « Le livre des sœurs » , je me suis imaginée que l’auteure allait nous proposer un livre autobiographique centré sur sa relation avec sa sœur aînée Juliette. J’ai déjà eu l’occasion de rencontrer cette dernière et même de participer à un atelier d’écriture en sa compagnie.

Nora et Florent éprouvent l’un pour l’autre un amour fusionnel. Malgré le temps et la routine, leur passion ne s’étiole pas. Leur entourage s’étonne et les encourage à avoir un enfant.

– Ça va les calmer.

– Rien de tel qu’un moutard pour arrêter la lune de miel.

Nora accouche d’une petite fille appelée Tristane. Le couple aime l’enfant mais de manière distante, mettant à nouveau la priorité dans leur histoire d’amour. Tristane est une enfant surdouée et perçoit directement qu’elle est mise à l’écart. Dès lors, elle met en place des mécanismes pour éviter de déranger ses parents. Heureusement, il y a sa tante Bobette qui exprime un grand engouement pour sa nièce. Celle-ci a seulement 22 ans et déjà quatre enfants. Elle passe ses journées et ses nuits devant la télévision à boire et fumer. Elle exprime toutes sortes d’idées sans filtre sous le regard désapprobateur de sa sœur Nora.

Tristane se pose beaucoup de questions et est sans cesse dans l’introspection. Précoce pour tout, elle nourrit une passion pour les mots. Ses parents pour Noël lui font un merveilleux cadeau, celui de devenir sœur…

Deux âmes se découvrirent et résonnèrent l’une en l’autre. Deux planètes s’alignèrent de manière si exacte que s’éleva, audible pour ces enfançonne, une musique qui ne devait jamais s’assourdir. Ce phénomène mi-son mi-lumière se répercuta de l’une à l’autre soixante fois par minute et pour les siècles des siècles.

Ce roman explore la dynamique familiale, le couple, la fratrie, l’éducation et l’estime de soi. J’ai été révoltée par l’indifférence des parents envers leur fille aînée. Une mise à distance cruelle surtout le jour où Tristane entend sa mère dire d’elle qu’elle est une petite fille terne… Malgré de jolies tournures de phrases, ce livre ne fait pas partie de mes préférés de l’auteure.