
Durant l’année de 2021, j’ai publié moins de chroniques étant prise par d’autres projets (notamment l’écriture de mon premier album « Un été déconnecté » et sa suite). Vous avez été nombreux à me réclamer le top de mes meilleures lectures pour cette année écoulée et je vais tenter de combler le retard dans mes comptes-rendus en vous partageant quelques-uns de mes coups de cœur.
Publiée aux éditions Glénat en 2021, « Nellie Bly: dans l’antre de la folie » est une bande dessinée de Virginie Ollagnier et illustrée par Carole Maurel. Incontournable, je vous en parle dans cet article !
Résumé:
Pour mener son enquête, elle se fera passer pour folle.
Nellie Bly est complètement folle. Sans cesse, elle répète vouloir retrouver ses « troncs ». Personne n’arrive à saisir le sens de ses propos, car en réalité, tout cela n’est qu’une vaste supercherie. Nellie cherche à se faire interner dans l’asile psychiatrique de Blackwell à New York dans le but d’y enquêter sur les conditions de vie de ses résidentes. Y parvenant avec une facilité déconcertante, elle découvre un univers glacial, sadique et misogyne, où ne pas parfaitement remplir le rôle assigné aux femmes leur suffit à être désignée comme aliénée. L’histoire vraie de la pionnière du journalisme d’investigation et du reportage clandestin.

Nellie Bly bénéficie auprès de ses parents d’une enfance où naître fille n’était pas une tare, lui permettant d’être pleinement épanouie. Malheureusement, son père meurt alors qu’elle avait tout juste sept ans. La fortune familiale est divisée entre les quinze enfants. Sa mère se remarie avec un mari alcoolique et violent. Bref, l’argent familial n’est plus qu’un lointain souvenir.
New York en 1887. Nellie est devenue journaliste et travaille pour le New York World. Pour un article portant sur les conditions d’internement des femmes à l’asile, elle se fait passer pour folle. Elle est arrêtée et amenée à un tribunal de police. Ses talents de comédienne lui permettent de se faire déclarer folle lors de son audience. Elle est envoyée à Blackwell: l’île des indigents, des prisonniers, des fous.
Dans cet asile, les patientes vivent dans des conditions effroyables: la nourriture est froide et tout juste mangeable, les bâtiments ne sont pas chauffés, les infirmières méprisantes, voire méchantes et parfois violentes,… Les médecins leur font prendre des doses massives de médicaments. Ces femmes ne sont pas toutes démentes mais sont régulièrement placées là-bas par leur famille pour des raisons économiques.
Au niveau des conditions de détention et dans la manière de traiter les femmes, j’ai noté énormément de similitudes avec le roman de Victoria Mas « le bal des folles ». D’ailleurs, si vous aimez ce genre de récit, je vous encourage à consulter mon billet « 10 livres (à succès)… qui valorisent les femmes ».
En bref:
Une bande dessinée au travail éditorial de grande qualité. Révoltante et bouleversante, elle met en lumière les injustices portées sur les femmes à la fin du 19e siècle.
Un récit révélant le courage d’une journaliste exceptionnelle qui n’a pas hésité à se faire enfermer durant dix jours ! Son but étant d’investiguer puis de dénoncer l’inégalité des sexes et les conditions de vie difficiles des femmes. Les dessins sobres et réalistes collent parfaitement à l’histoire.