Critique de livres·Mes lectures

« Madame Vauzanges » d’Elisabeth Haïk

En 1898, Emile Zola, un des plus grands écrivains français tous les temps confondus, publiait « J’accuse ». Une lettre ouverte se destinant au Président de la République. Son texte pointait du doigt le gouvernement faisant preuve d’antisémitisme.

Ce roman est une très belle lecture pouvant s’inscrire dans mon challenge portant sur le scandale dans la littérature. De fait, il aborde notamment l’Affaire Dreyfus, un fait historique, scandale politique par son erreur judiciaire, ayant profondément marqué la France.

Résumé:

A Neuilly-sur-Seine, un immeuble bourgeois des années 1930 abrite des destins insoupçonnés. Au sein de ces murs épais, la rencontre de deux femmes convoque l’histoire et les mémoires familiales. Pour les besoins d’un documentaire consacré au positionnement des dreyfusards encore vivants sous l’Occupation, quarante ans après l’Affaire, Héloïse Segal réussit à entrer en contact avec sa voisine, la plus ancienne habitante de l’immeuble. Alors même que la centenaire Odette Vauzanges n’a pas quitté son appartement depuis une dizaine d’années, Héloïse constate rapidement qu’à elle seule, la vieille dame est un sujet d’envergure. Fille de Victor Demeyl, un dreyfusard historique, Odette livre peu à peu des facettes de son passé.
Entraînée dans un périple aussi dérangeant que fascinant, Héloïse ouvre sa caméra et son âme à l’expérience. Le récit évoque la vie d’une élégante parisienne pendant l’Occupation. On y croise ses amis de la littérature et du cinéma et leur luxe tapageur, pendant que le monde extérieur subit le rationnement et les arrestations arbitraires. Le casting réunit Sacha Guitry, Joseph Kessel ou encore Romain Gary. Dans ce dédale d’ombres, Odette distille savamment des révélations de plus en choquantes.
Peut-on continuer d’admirer une personne qui révèle un passé trouble ? Tel est le dilemme qu’Héloïse tentera de résoudre.
En filigrane, dans un monologue dont nul ne soupçonne l’existence, une voix déchirante parcourt le récit et tente de briser le silence.

mon avis

« Madame Vauzanges » est un roman d’Elisabeth Haïk disponible en version papier ou numérique, auto-publié sur la plateforme Librinova. Cette dernière propose de nombreux services et jouit actuellement d’une bonne réputation.

Héloïse Ségal réalise un documentaire pour la télévision sur la thématique des Dreyfusards et de l’Occupation. Dans ce cadre, elle recherche des personnes-témoins à interroger. Son choix se porte sur sa voisine centenaire, Odette Vauzanges la plus vieille habitante de l’immeuble ayant vécu sa jeunesse durant les années 40. Celle-ci accepte de livrer son récit à Héloïse et à la caméra. Son père était un journaliste brillant fréquentant le tout Paris.

Vous constaterez je n’ai pas exagéré le trait. Je vous raconte bien la vie de l’authentique dreyfusard Victor Demeyl. En 1898, mon père était devenu l’une des principales plumes du journal dreyfusard Les Droits de l’Homme, où ses traits acérés et parfois violents, ont fait des merveilles. Ses fréquentations d’alors, outre évidemment Bernard Lazare, se nommaient Emile Zola, Marcel Proust, Lucien Guitry, Sarah Bernhardt, Octave Mirabeau, Anatole France, Georges Clemenceau… C’étaient sans doute les années les plus exaltantes de sa vie. Celles au cours desquelles il a brillé le plus.

Grâce à son excellente mémoire, Madame Vauzange raconte sa prodigieuse vie aux côtés de personnalités phares: écrivains, réalisateurs, acteurs et même un certain sculpteur…

En bref:

Tout en s’appuyant sur l’Histoire, l’auteure nous propose un délicieux roman mêlant protagonistes fictifs avec des intellectuels et personnalités ayant réellement vécu. Un livre happant, au style bien dosé, qui risque de faire beaucoup d’adeptes.

Une lecture très intéressante, à découvrir absolument et surtout à savourer !

 

A propos de l’auteure:

Elisabeth HaikElisabeth Haïk écrit depuis toujours. Son roman publié en 2011 Coccinelle, a été sélectionné pour le Festival du premier roman de Chambéry, mais bien d’autres manuscrits plus ou moins aboutis reposent dans ses tiroirs. Elle a exercé le métier d’avocat pendant une petite dizaine d’années, avant de se consacrer à d’autres occupations hors du prétoire.
Elle a inspiré le thème et a participé au tournage de La Bobine (titre pour la télévision) ou Jack from Tunis (titre pour le cinéma), film documentaire de 52 minutes consacré à son ancêtre Jacques Haïk, fondateur du Rex et propriétaire de l’Olympia, l’un des trois plus importants producteurs et distributeurs français de cinéma avant la guerre, aujourd’hui totalement oublié…

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