Résumé:
Sur un contrefort élevé des Appalaches se tient une étrange demeure, curiosité de verre et d’acier, que chacun, dans le petit village d’Old Buckram, prétend maudite. C’est ici que vivent les Aster.
Il y a le père, Henry Senior, intellectuel autodidacte, homme de lettres révolté dans une contrée hostile aux bibliophiles. La mère, Eleonore, femme insoumise et lumineuse, qui partage ses journées entre la contemplation de la nature environnante et l’élevage de pur-sang. La cadette, Threnody, adorable fillette affublée d’un prénom imprononçable tiré d’un poème de son père. Et, au milieu, se tient Henry Junior, petit garçon sensible et attentif, qui passe le plus clair de son temps caché dans la bibliothèque, à regarder, fasciné, la figure paternelle noircir, jour et nuit, les feuillets qui composeront le roman de sa vie.
Des années plus tard, Henry Junior n’a qu’une idée : quitter Old Buckram. Fuir pour devenir un homme ; fuir les montagnes et ce silence intranquille qui le ronge ; et, surtout, fuir pour tenter de comprendre ce qui a poussé son père, un matin, à abandonner les siens, en emportant avec lui son mystérieux manuscrit…
« Les jours de silence » est un roman de l’auteur américain Phillip Lewis publié par les éditions Belfond et disponible dans vos librairies depuis le 23 août.
Ecrire une chronique n’est pas toujours pour moi un exercice aisé. L’écriture de celle-ci sera d’autant plus compliquée que je n’arrive pas trop à mettre des mots sur mon ressenti global à propos de ce livre. Mais commençons par le début: ce qui m’a attiré et donc poussé à le lire, c’est cette accroche figurant à l’arrière du bouquin:
« Porté par une grâce et un style uniques, ce roman d’apprentissage livre le portrait complexe d’une famille du Vieux Sud pétrie de littérature, mais incapable de trouver les mots pour exprimer ses grandes joies et ses infinies douleurs. Convoquant Poe, Wolfe, Faulkner ou Salinger, Phillip Lewis livre un futur classique des lettres américaines. »
Ensuite, j’aime les livres qui se déroulent dans des endroits un peu insolites, dépaysants pour moi. Et comme ici le cadre est un petit village perdu et retiré du monde dans les Appalaches.
Ce bouquin décrit la vie familiale vue au travers des yeux d’un enfant: Henry Junior (qui va grandir et ensuite mener sa barque). Son père sera dans la première partie fort mis en avant. Il est décrit comme un amoureux obsessionnel des livres et ce, depuis sa plus tendre enfance. A quatorze ans, il développera également un goût immodéré pour l’écriture. Voulant absolument s’éloigner de son village natal, il ira à l’université à Baltimore pour étudier la littérature américaine et ensuite le droit. Il rencontrera Eleonore qui deviendra son épouse. Celle-ci a un diplôme d’enseignante et adore les chevaux. Suite à des soucis de santé de la grand-mère Maddy, ils se verront contraints de retourner à Old Buckram et achèteront une sombre bâtisse au lourd passé. La maison est immense et possède sa propre bibliothèque. Le père décide de faire de cette pièce son sanctuaire, un endroit où il pourra écrire. Il est totalement dans son monde, négligeant régulièrement sa femme et ses enfants. Après la mort de sa mère, il sombre dans la dépression. Eleonore, elle, réalise qu’elle est de nouveau enceinte…
Dans ce roman, j’ai éprouvé toutes sortes d’émotions:
De l’ennui, car je l’avoue certains passages m’ont semblé longuets.
De la révolte, pour certains choix du père comme son départ et sa négligence envers sa femme et ses enfants. Mais aussi pour d’autres personnages aux mœurs arriérées, notamment ceux qui iront jusqu’à l’acte de l’autodafé pour des livres qu’ils n’ont pas lus.
De l’angoisse lorsque plusieurs événements terribles vont se produire coup sur coup.
De la curiosité, je voulais savoir où se trouvait ce petit village perdu. Ensuite, je voulais savoir comment Henry Junior et sa sœur allaient se relever de tous ces traumatismes.
De la tendresse pour Henry Junior, un personnage qui m’a ému dans sa relation avec sa petite sœur puis plus grand quand il rencontrera l’amour de sa vie.
Enfin de l’espoir, car si la vie peut se déchaîner sur nous, elle peut aussi nous offrir du mieux, voire de belles surprises.
En bref:
« Les jours de silence » est une oeuvre complexe de la littérature américaine. Un premier roman au style classique déroutant, fort, ambitieux et poignant. La plume de Phillip Lewis ne m’a pas totalement transportée mais je ne peux que saluer son talent et sa maîtrise.
A propos de l’auteur:
Phillip Lewis a fait ses études à l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill. Il a également étudié à Norman Adrian Wiggins School of Law où il a été rédacteur en chef de Campbell Law Review. « Les Jours de silence » (The Barrowfields, 2017) est son premier roman.