Résumé :
Sauver de la destruction les splendeurs architecturales du New York des années 70, c’est la mission que se donnent Nick et son fils de 13 ans, Griffin. Un projet fou ? Sans doute, pense Griffin. Mais si cela peut aider son père à continuer d’espérer…
« Les chasseurs de gargouilles » est le premier roman de John Freeman Gill paru le 1er mars 2018 aux éditions belfond que je remercie chaleureusement pour cette découverte.
New York est une ville en perpétuelle mutation, bâtiment après bâtiment, quartier après quartier, ce sont des pans entiers de l’histoire de la ville qui disparaissent les uns après les autres au profit de nouveaux buildings hideux. C’est dans cette ville des années 70 que vit Griffin, 13 ans, dont les parents se séparent. À la recherche de l’approbation et du regard de son père, Nick, Griffin décide de l’aider dans sa quête et son obsession pour la sauvegarde des diverses figures, frises, encorbellements, statues,… et donc gargouilles qui ornent les quatre coins de New York. Mais son père sera-t-il capable de voir son fils au lieu des milliers de visages de marbres qu’il veut sauver ?
Quel premier roman ! Dès les premières pages, le style de qualité, grâce à sa langue soignée et relevée, m’a accrochée. Cette excellente plume permet d’apprécier et de rendre vivant le décor si riche du livre. L’auteur étant américain (le livre est traduit par Anne-Sylvie Homassel), les différentes descriptions d’endroits devraient nous paraître étrangères. Et pourtant, je prenais plaisir à voir l’histoire évoluer dans ces décors. Les présentations des ornements ne tournent pas en longueur (offrant quand même l’occasion d’en apprendre un peu plus sur le sujet) et c’est avec le plus grand plaisir que l’on suit les péripéties de Griffin, également narrateur, à qui les choix, les réflexions et les actions typiques d’un adolescent donnent toute sa crédibilité et plusieurs touches d’humour au roman.
« …des centaines et des centaines de façades éclatantes de sculptures diverses et variées furent dépouillées de leurs corniches, de leurs encorbellements, de leurs frontons – de tout ce qui, saillant de la pierre, pouvait concevoir en sa conscience minérale le projet de se libérer et d’assommer, ce faisant, un piéton. »
En bref:
Je n’avais pas fait de ce livre ma priorité mais une fois commencé, ses 440 pages ont tourné toutes seules. J’ai passé un excellent moment au milieu de ce New York décrit avec tant d’application où l’intrigue gravite autour du thème de l’amour paternel. Un vrai coup de cœur.
A propos de l’auteur:
John Freeman Gill, passionné de sa ville natale, écrit régulièrement sur le sujet.
Son travail a notamment été publié dans The New York Times Book of New York.
Diplômé de Yale, il vit à New York avec sa femme et leurs trois enfants.