Venant tout juste de terminer « La Sœur disparue » de Lucinda Riley le septième et avant-dernier tome de la saga des Sept Sœurs (ma chronique est disponible via ce lien), j’ai ressenti le besoin de changer d’univers avant de me lancer dans l’ultime tome de la série.
C’est alors que mon regard s’est posé sur « Environnement toxique », un roman graphique de Katie Beaton, qui attendait patiemment dans ma bibliothèque. Intriguée par son résumé abordant des thématiques difficiles mais intéressantes, j’ai décidé de me plonger dans cette nouvelle aventure littéraire. Il a été publié cette année par les éditions Casterman et j’ai eu la chance de le recevoir en service de presse. Je vous propose de découvrir mon avis !
Résumé:
Pour rembourser son prêt étudiant, Kate n’a guère le choix : elle doit quitter sa Nouvelle-Écosse natale pour aller travailler à l’autre bout du Canada, dans l’ouest lointain, là où l’on extrait le pétrole des sables bitumineux. Souvent isolée, naviguant de site en site, la jeune femme découvre un monde marqué par le harcèlement quotidien et le sexisme de nombreux collègues masculins. Sans se départir de son empathie ni de son humour, soutenue par des allié.e.s de confiance, Kate s’interroge sur la violence de son univers professionnel, qu’il s’agisse des relations humaines ou de l’exploitation forcenée des ressources naturelles. A-t-elle mis les pieds dans un univers parallèle, ou cette violence n’est-elle que le reflet de notre société ?
Il s’agit ici d’une autobiographie se déroulant au Canada. Katie Beaton a alors 21 ans et vient juste de terminer ses études à l’université. Malheureusement, pour obtenir son diplôme elle a dû financer ses études grâce à un prêt étudiant assez conséquent. Elle est originaire de Cap-Breton une île de province de Nouvelle-Écosse où les perspectives d’emplois sont peu nombreuses.
En 2005, l’endroit où aller pour trouver un bon boulot, un bon salaire, une vie meilleure, c’est les sables bitumineux du nord de l’Alberta. Tout le monde y va. C’est un eldorado. Le pétrole rapporte plus que jamais. Il y a des milliers d’emplois. L’argent coule à flot. C’est le meilleur moyen, et le plus rapide, de se sortir du gouffre insurmontable d’un prêt étudiant. Et j’ai hâte de me débarrasser de ce boulet.
Quel courage extraordinaire ! Le récit poignant de Katie Beaton nous bouleverse et nous inspire profondément. À travers son roman graphique, elle dénonce tous les abus qu’elle a subis. Plongée dans un environnement toxique où le harcèlement et le sexisme sont monnaie courante, elle ne ménage pas ses mots pour mettre en lumière les défis qu’elle a dû surmonter. Les conditions de vie sur le camp pétrolier sont tout sauf idylliques pour les employés, et il est triste de constater que beaucoup d’entre eux se laissent entraîner dans l’abîme de l’alcool et de la drogue pour affronter ces difficultés.
Cependant, il est important de souligner que Katie ne présente pas uniquement le négatif. Malgré les épreuves, elle nous offre également des lueurs d’espoir et de positivité. Elle met en avant les moments de solidarité entre les travailleurs, les amitiés qui se créent dans l’adversité, et les petites victoires qui rendent l’expérience plus supportable.
Son récit nous invite à une réflexion profonde sur la condition humaine et sur les compromis parfois nécessaires pour atteindre nos objectifs. La détermination de Katie à surmonter ces épreuves est une source d’inspiration inestimable pour quiconque lit son histoire.
Katie Beaton s’érige en porte-voix des injustices qu’elle a vécues, mais aussi de celles de nombreux autres qui n’ont pas eu l’occasion de se faire entendre. Son courage et sa résilience sont un exemple puissant de la force de l’esprit humain face à l’adversité. Son roman graphique est un incontournable pour tous ceux qui cherchent à comprendre les réalités complexes de l’industrie pétrolière et les défis qui attendent ceux qui y travaillent. Une œuvre qui nous incite à l’action, à l’empathie et à la remise en question de notre société.
En bref:
Katie Beaton est bien plus qu’une simple auteure et dessinatrice : elle est une voix qui a le pouvoir de provoquer le changement et de marquer les esprits. Son récit nous rappelle que, malgré les difficultés, il est essentiel de conserver un regard nuancé sur la vie et de saisir chaque occasion de grandir, d’apprendre et de se battre pour un avenir meilleur.
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