Critique de livres·Les policiers

« Ce que tu as fait de moi » de Karine Giebel

« Ce que tu as fait de moi » de Karine Giebel

Publié au format poche aux éditions Pocket, « Ce que tu as fait de moi » est un roman policier écrit par l’auteure française Karine Giebel. Ce n’est pas la première fois que je découvre la plume de cette auteure de best-seller puisque j’avais déjà lu et beaucoup apprécié « Juste une ombre ».

Personne n’est assez fort pour la vivre.
Personne n’est préparé à l’affronter, même si chacun la désire plus que tout.
La passion, la vraie…
Extrême. Sans limites. Sans règles.
Cette nuit, c’est le patron des Stups, le commandant Richard Ménainville, qui doit répondre de ses actes dans une salle d’interrogatoire. Que s’est-il réellement passé entre lui et son lieutenant Laëtitia Graminsky ? Comment un coup de foudre a-t-il pu déclencher une telle tragédie ?
Interrogée au même moment dans la salle voisine, Laëtitia se livre. Elle dira tout de ce qu’elle a vécu avec cet homme. Leurs versions des faits seront-elles identiques ?

Quel page-turner ! Ce roman choral, où Richard et Laëtitia prennent tour à tour la parole, nous plonge peu à peu dans les ténèbres d’une passion toxique et destructrice. Loin d’être romantique, cette relation est marquée par l’emprise, le chantage, les non-dits… et même la drogue.

Les deux protagonistes, mariés et parents, sombrent dans une spirale où plus rien ne compte, hormis cette relation toxique et le chaos qu’elle engendre. La dynamique entre eux est loin d’être équilibrée : Richard, en supérieur hiérarchique, gagne peu à peu le contrôle, franchissant limites et barrières. Son comportement devient oppressant et envahissant, tandis que Laëtitia lutte pour résister, sans pouvoir clairement discerner où s’arrête l’attirance et où commence l’emprise.

Il est important de noter que le roman n’est pas centré sur le sexe. Les scènes intimes sont suggérées, jamais explicites, et renforcent plutôt le malaise qui entoure cette obsession. Karine Giebel évite toute provocation gratuite pour se concentrer sur la mécanique d’un lien psychologique destructeur.

Le cadre policier amplifie cette tension. L’univers masculin, hiérarchique et souvent brutal des forces de l’ordre, chargé de testostérone, accentue le sentiment d’oppression. Les missions risquées, les poursuites et les erreurs de Laëtitia sur le terrain font peser une pression constante qui se répercute jusque dans sa vie privée et son lien avec Richard. Cette atmosphère crue souligne la fragilité de Laëtitia, prise au piège entre devoir professionnel et spirale toxique.

Sans jamais céder au sensationnalisme, Karine Giebel décrit avec finesse les mécanismes du harcèlement psychologique en milieu professionnel. Elle signe un thriller psychologique intense, brut et sans compromis, à la fois intime et dérangeant, que l’on dévore sans pouvoir le lâcher. L’ambiance m’a parfois rappelé La Doublure de Mélissa Da Costa !

Je l’ai littéralement dévoré, allant jusqu’à sacrifier quelques heures de sommeil pour avancer dans cette intrigue fascinante et troublante !

La fille au pair de Sidonie Bonnec

Un de mes thrillers préférés cette année, aux côtés de :

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