
Publié aux éditions Harper Collins, « Cette Terre n’est pas très sûre » est un livre de vulgarisation scientifique écrit par Alexis Jenni. Cet auteur agrégé en biologie a obtenu le prestigieux prix Goncourt en 2011 pour son titre « L’Art français de la guerre ».
Aujourd’hui, je vais laisser la main à mon compagnon lui-même agrégé en biologie en espérant que son avis soit plus pertinent que le mien.
Résumé :
Récompensé par le prestigieux prix Goncourt, Alexis Jenni est romancier, mais c’est aussi un passionné de science. Dans cet ouvrage, il fait se côtoyer ses deux grands amours en racontant les cinq extinctions majeures que notre Terre a connues au cours des derniers millions d’années. Il revient évidemment sur celle des dinosaures – la plus célèbre même si ce n’est pas la seule –, comme sur celle des bactéries qui est souvent oubliée. Et il s’interroge sur la sixième, celle d’aujourd’hui, due aux dégâts infligés au vivant par l’activité humaine, dont on peut s’inquiéter qu’elle nous emporte à notre tour.
Ce texte est passionnant, ça se lit comme un roman, mais tout y est vrai ; ce qui est encore mieux !

L’auteur est biologiste, et étant moi-même professeur de sciences, je n’ai pas hésité longtemps avant d’entamer ce livre, faisant partie de la génération ayant grandi avec Jurassic Park, puis le sujet me parlant particulièrement dû à mes études. J’étais aussi très intéressé par la possibilité d’y trouver des idées et alternatives pour rendre mes propres cours plus captivants et intéressants.
Ce livre traite d’évènements majeurs en Biologie : Les différentes extinctions de masse. Le public est déjà habitué au concept de la disparition des dinosaures, tellement vidéogéniques, mais il connaît sans doute moins le fait que planète ait déjà connu bien d’autres extinctions dont cinq majeures. En examinant les causes de ces disparitions, l’auteur jette un regard sur la sixième que nous sommes en train de vivre et livre les signes que l’on a pu relever.
Alexis Jenni souhaite vulgariser ce sujet scientifique et le rendre accessible tout en le traitant, dans un style romancé pour bousculer les habitudes, s’éloignant largement d’un syllabus de cours. Le livre reste sérieux et se base sur des travaux d’auteurs reconnus ou très récents. L’approche est effectivement rafraîchissante dans ce contexte et permet à l’auteur de déborder allégrement et d’aborder quelques concepts la pensée scientifique et les bienfaits des débats, bien que le livre soit relativement court avec ses 168 pages.
Cependant, si sa touche d’optimisme ainsi que ses tentatives pour simplifier le sujet sont les bienvenues, et ses approches innovantes, la présentation des concepts reste souvent trop superficielle pour être accessible ou pour combler notre intérêt. Les quatre premières extinctions sont par exemple traitées trop rapidement, les idées déjà bien connues sont redondantes et les anecdotes personnelles de l’auteur, si elles cassent la monotonie du récit, peuvent faire perdre la structure du livre.
En bref :
« Cette Terre n’est pas très sûre » reprend les informations les plus claires avec de nombreuses données récentes concernant cette thématique, mais peut-être ne pourra-t-il pas séduire les néophytes.
