Certains livres vous marquent à tel point que vous ne pouvez vous empêcher de partager vos impressions avec vos proches au cours de votre lecture ! Ce fut mon cas pour cette dystopie à destination des adultes provoquant automatiquement des réactions à chaud et également une profonde réflexion sur le message transmis par l’auteure.
Imaginez-vous une société où le problème du vieillissement de la population a enfin trouvé sa solution « idéale ». Vous n’êtes économiquement plus rentables? Pas de problème ! Il est simplement temps pour vous de penser à vous retirer, définitivement… Scandaleux, n’est-ce pas? (D’ailleurs s’il n’était pas déjà terminé, j’aurais pu faire rentrer cette lecture dans le cadre de mon challenge littéraire dans le menu atteinte à la moralité).
Résumé:
Londres 2050. La crise socio-économique des dernières décennies n’est plus qu’un souvenir. Le consumérisme triomphant a sauvé le monde.
La propriété foncière hors des grandes villes est réservée à une petite élite. le reste de la population doit dépenser pour conserver un droit de résidence. Le vieillissement a été aboli grâce à une nouvelle approche radicale, la retraite ayant été remplacée par un programme d’euthanasie joyeuse et volontaire dans les Dignitoriums.
Quand l’architecte Philip disparaît, sa femme Alice met en péril sa maison et son statut pour comprendre ce qui lui est arrivé. Enquêter, c’est prendre le risque de questionner la société et les valeurs dans lesquelles elle a été élevée. Elle découvre rapidement la vérité sordide sur le destin de sa propre famille ainsi que les mensonges qui ont servi de piliers à la construction de ce nouveau monde parfait.
« Le pays des loups » est un premier roman écrit par Tunde Farrand, publié aux éditions Anne Carrière et traduit de l’anglais par Marie de Prémonville.
Alice n’est pas une héroïne dans la veine de Katniss (Hunger Games) ou encore de Tris (Divergente). Il ne faut pas s’attendre à la voir se rebeller et prendre les armes contre le nouveau régime. Son évolution réside plutôt à ouvrir les yeux sur les dérives de la société mise en place et donnant le pouvoir uniquement à une petite minorité (les Profils 1 appelés les Possédants).
Son histoire est racontée selon une chronologie assez libre. Elle a vécu sa jeunesse en compagnie de ses parents et de sa sœur. Alice et Sofia ont des caractères très opposées, la première rêvant d’avoir plus tard une famille alors que la deuxième rêve plutôt de vivre dans le luxe. Et c’est ainsi que lorsque Sofia rencontrera un jeune garçon immensément riche, elle n’hésitera pas à disparaître après une terrible dispute avec sa sœur. Elles se ne reverront pas avant très longtemps.
« Grâce » à la mystérieuse disparition de son mari Philip, Alice qui menait depuis toujours une vie tranquille et confortable va vouloir à tout prix connaître le fin mot de l’histoire. Perturbée mentalement par cette perte, elle perd pied, se retrouvant rapidement sans boulot et rétrogradée en zone 3. Professeure, elle proposait notamment un cours d’écriture manuelle n’intéressant plus vraiment personne parmi ses élèves. Comme vous vous en doutez, la technologie en 2050 est totalement omniprésente…
Je préfère ne pas vous gâcher la surprise concernant « Le pays des loups », titre attisant notre curiosité. J’ai trouvé particulièrement intéressant de découvrir la propagande mise en place par l’élite de la société poussant à l’hyper-consommation, un moyen de faire accepter tout le reste. Cette minorité étant totalement blasée de toutes les richesses offertes et dédaigneuse du restant de la population.
En bref:
Une dystopie pour adulte passionnante s’écartant des productions de masse que l’on a connues dernièrement.
Un premier roman interpellant lorsque l’on s’interroge sur l’avenir de notre société d’hyper-consommation et aux écrans de plus en plus omniprésents.