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[Chronique]: « Golem, le tueur de Londres »

Résumé:

Londres 1880.
Un assassin insaisissable, invisible, opère dans le quartier de Limehouse. Le peuple, la presse, la police, l’ont surnommé le Golem, du nom de cette créature de la mystique juive, démon sanguinaire fait d’argile, capable de se défaire et de se reconstituer à volonté. Le journal intime d’un certain John Cree révèle qu’il serait le mystérieux Golem, décrit ce qu’il appelle son œuvre d’artiste, le massacre minutieux et jubilatoire de deux prostituées, d’un vieux sage et d’une famille entière.
Mais sa femme, Elizabeth Cree, une ex-chanteuse de music-hall, semble elle aussi dissimuler bien des secrets. Le chemin de ces êtres, énigmatiques croise et recroise celui de personnages historiques l’écrivain George Gissing, Karl Marx et Dan Leno,  » l’homme le plus drôle du monde « , la star du théâtre populaire à cette époque. Tous se rencontrent sans se connaître, dans la salle de lecture du British Museum ou au théâtre.
Tous seront soupçonnés par la police dans sa traque du Golem.

mon avis

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Peter Ackroyd

Ce livre signe un premier partenariat avec les éditions de l’Archipel qui m’ont envoyé ce titre, ainsi que « La Virginienne » de Barbara Chase-Riboud (il fera également l’objet d’une future critique). Le dernier livre que j’ai lu de cette maison d’édition est le premier tome de la saga « Poldark« , que j’avais au préalable découvert suite à son adaptation en série (et qui est un grand coup de cœur).

« Golem, le tueur de Londres » est un roman de Peter Ackroyd republié cette année, la première édition datant de 1994. Il existe également un film sorti en 2016 que j’ai eu l’envie de regarder suite à ma lecture (je l’ai d’ailleurs trouvé très réussi). Peter Ackroyd est un écrivain britannique, romancier, essayiste et critique littéraire. Il possède une belle bibliographie et a notamment écrit une biographie sur Charles Dickens.

« Golem, le tueur de Londres » est un remarquable roman écrit par un auteur de talent, doté d’une grande érudition. Le style est dense et je me suis arrêtée plusieurs fois pour faire des recherches sur Internet. Dans son histoire, Peter Ackroyd met en scène énormément d’auteurs et intellectuels vivant durant cette époque victorienne, dont Karl Marxx ou encore George Gissing. J’ai trouvé cela fort plaisant et instruisant.

L’intrigue se déroule à Londres en 1880, quelques années avant Jack l’éventreur. Quoi de mieux pour nous plonger dans une ambiance oppressante ? Une atmosphère inquiétante règne dans les rues embrumées, surtout depuis qu’un violent assassin sévit à Londres, dans le quartier de Whitechapel à Limehouse.

Ainsi, l’on avait retrouvé  Solomon Weil mutilé au milieu de ses livres. Le meurtre sauvage de l’érudit juif, six jours seulement après l’assassinat d’une prostituée dans le même quartier, enflamma la curiosité des Londonniens. Tout se passait comme si ces derniers avaient appelé ces crimes de leurs voeux, comme si l’évolution nouvelle de la métropole nécessitait une identification digne de frapper l’imagination, et la confirmation sans équivoque qu’elle  était la plus grande et la plus sombre des cités de la Terre.

Ce psychopathe est nommé par la population « le Golem de Limehouse ». Le Golem est une figure mythique de la tradition hébraïque que l’on retrouve mis en scène dans d’autres romans. Celui dont j’entends le plus parler est « Le golem » de Meyrinck. Pour ma part, j’ai lu « Le Kabbaliste de Prague » de Marek Halter. Quel spectacle macabre ! A l’opposée de la gaieté dominant dans les salles de spectacle ou règne en maître Dan Leno, le roi incontesté du music-hall. Il aime se travestir (l’identité sexuelle est un thème abordé dans ce roman). C’est ce dernier qui a permis à Lisbeth, future Madame Cree de rentrer dans le monde du spectacle.

Les chapitres alternent et plusieurs points de vue forment le récit. Il y a le journal du Golem qui est analysé par la police menant l’enquête sur ce Golem. On suppose qu’il s’agit de John Cree, mais le doute s’installe. Le lecteur suit aussi beaucoup Elizabeth Cree qui est accusée d’avoir empoisonné son mari, John, un ancien reporter de l’Era qui a tenté de devenir auteur dramatique de théâtre. Suite à ses échecs, il passait toutes ses journées à la salle de lecture du British Museum fréquentée par d’illustres intellectuels. Il est aussi à la tête d’une belle petite fortune héritée à la mort de son père et qui avait assurée une vie confortable au couple. Mais stop, je ne vais pas vous donner plus de détails. A vous de découvrir ce roman et de vous faire votre propre idée.

Quel plaisir que de découvrir ce livre ! Un incontournable, à lire au moins une fois dans sa vie…

En bref:

Macabre, passionnant, je vous encourage vivement à vous plonger dans ce roman décrivant de façon très brillante l’époque victorienne et ses bas-quartiers où règne la pauvreté.

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