
Bandes dessinées sur le thème de la Seconde Guerre mondiale, que préférez-vous ? Celles qui poussent la fidélité historique ou les belles histoires qui prennent cet épisode juste pour décor ?
Grâce aux éditions Casterman, j’ai découvert la collection Airborne 44, une bande dessinée réalisée et scénarisée par Philippe Jarbinet. Chaque histoire est découpée en deux tomes (à la manière de Largo Winch). Il existe aussi le format intégral, qui reprend un cycle complet. Je vais vous parler du 11ème tome sorti fin août et du double album contenant les volumes 7 et 8.
Présentons les albums :
« Berlin » (intégrale des tomes 7 et 8).
« Alors que la guerre touche à sa fin, Solveig, Jörg et Aurélius partent à la recherche de Nathan et Nadia. Les deux enfants sont sur les routes afin d’échapper aux derniers sursauts du conflit.
Les dangers s’enchaînent autour d’eux. Dans une époque troublée, le futur se met déjà en place et les différentes forces en présences placent leurs pions pour l’après. L’armistice n’est pas encore signé que des savants sont déjà lancés dans la course à l’espace.
Ainsi des chercheurs tels que Werner Von Braün se sont déjà lancés dans leurs recherches sur les appareils qui amèneront l’homme à poser le pied sur la lune vingt ans plus tard. »
La défaite est proche pour le troisième Reich, La capitale subit les bombardements alliés et la peur de l’arrivée des Rouges. Divers protagonistes mettent tout en œuvre pour échapper à cet enfer. Leur sauf-conduit ? Profiter de l’exfiltration de scientifiques nazis spécialisés dans les fusées. Les Américains voulant absolument mettre la main sur eux et leur savoir-faire, les yeux rivés sur la prochaine guerre. Ces nouvelles percées seraient un avantage majeur pour eux. Nous côtoyons donc l’horreur de la guerre et en même temps les différentes prouesses technologiques réalisées au cours de celle-ci.
M.I.A. – Missing in action (Tome 11).
« 2015, Cilian, au chevet de sa grand-mère, tente de comprendre ce qui a pu arriver à son grand-père durant la guerre : si l’administration américaine soutient qu’il est rentré aux États-Unis, Aurora, sa femme est persuadée qu’il est mort en Belgique. La découverte d’un casque militaire américain datant de la Seconde Guerre mondiale, estampillée Cilian Clarenzio Campbell, vient remettre en question toute l’histoire de la famille Campbell. »
Un homme essaye de découvrir son passé. Son grand-père a disparu en mission en 44 dans les Ardennes. Retrouver une trace de celui-ci pourrait soigner le cœur brisé de sa grand-mère… Mais mettre à jour les secrets du passé risque de déplaire à certaines personnes.

L’auteur s’est particulièrement impliqué dans ces bandes dessinées. Les pages supplémentaires nous en apprennent beaucoup sur ses recherches et sa manière de travailler, mais nous n’avons pas besoin d’arriver à ce cahier bonus pour pouvoir admirer son investissement. Dès la deuxième de couverture, Philippe Jardinet pousse le niveau de détails très loin, que ce soit concernant les différents véhicules, vêtements et uniformes, ou encore la reconstitution historique d’un camp de la mort. Les institutions, les organisations et les différentes armes ne sont pas en reste, nous permettant d’étoffer notre culture avec les nombreuses explications complémentaires données.

J’ai trouvé les trames de ces albums particulièrement solides : le carnet de fin révèle que l’auteur réalise le scénario avant d’esquisser la moindre case, ce qui nous permet de profiter d’intrigues très équilibrées. Les histoires dépassent alors le cadre de la guerre, jonglant entre plusieurs époques, grâce à des intrigues modernes, entrecoupées de flashbacks, ou nous plongeant au cœur de la Guerre.
Ce coup de cœur m’a poussé à aller plus loin. Merci à Michel pour m’avoir permis de lire les tomes 1 ( « Là où tombent les hommes ») et 2 ( « Demain sera sans nous ») dans leur petit coffret.
En bref :
Une collection à explorer, remplie de détails et d’informations. Une belle lecture et j’attends déjà le tome 12 avec impatience.
