
Les Editions Clair de Lune nous proposent ce diptyque intitulé « La Cellule fantôme », scénarisé et dessiné par Lubrano Di Ciccone et colorisé par Florent Bonnin. J’ai de suite été attirée par les couvertures futuristes et j’étais pressée de replonger dans ce genre d’univers.
Je vous convie à explorer ces deux bandes dessinées avec moi à travers cette chronique.
Résumé :
2115. Erik Cuervo est, d’une certaine manière, un parfait produit de son époque. Violent et désabusé, cet ex-mercenaire n’a plus foi en rien. Il cherche juste à survivre et à se faire oublier, pendant que le monde tombe lentement en ruine autour de lui. Seulement, trop de gens puissants veulent sa peau et personne n’est prêt à l’aider à disparaître. Il n’a dans ces conditions pas d’autre choix que d’accepter l’offre de la mystérieuse Mélyssa Faust. Le prix pour effacer son passé : entrer au service de l’organisation clandestine qu’elle dirige et devenir ainsi l’agent de terrain de la Cellule Fantôme. Le job est dans ses cordes, il consiste à sécuriser la récupération de technologies cachées et à neutraliser ceux qui voudraient en user à mauvais escient. Rien que Cuervo ne puisse gérer. Enfin, c’est du moins ce qu’il croit.
Sa première mission va le détromper et lui faire découvrir qu’il existe des zones d’ombre dans lesquelles les limites entre la science, la croyance et l’irrationnel deviennent floues. Des profondeurs sombres au cœur desquelles se tapissent des choses bien plus dangereuses et étranges que tout ce qu’il peut imaginer.

Un univers qui s’ouvre sur notre monde à l’agonie ; en 2115, l’humanité semble s’enfoncer inexorablement vers l’extinction. Déclin démographique, disparitions culturelles et technologiques, catastrophes écologiques laissant place à l’apparition de cultes, de forces armées privées et de super-conglomérats…
Dans ce contexte, Erik Cuervo est prêt à tout pour effacer son passé, même rejoindre « la cellule fantôme » qui traque les anciennes technologies de l’âge d’or qui pourraient nuire au reste de la population. Ce qu’il découvre lors de sa première mission est d’un enjeu capital. Les traces d’une technologie interdite qui l’amèneront, lui et sa coéquipière, dans un gigantesque laboratoire labyrinthique. Qu’est-ce qui se cache au fond de cette boîte de Pandore ?
« Cette fusion entre biologique et synthétique…. C’est aussi étrangement beau que monstrueux, non ? »
J’ai lu les deux tomes qui composent cette histoire d’une traite, le premier volume soulevant beaucoup de questions auxquelles il laisse à sa suite le soin de répondre. Le deuxième volume dévoile enfin tout le potentiel de l’intrigue et laisse peu de place à la contemplation. Le monde et les personnages sont rapidement présentés au cours d’une première mission qui laisse l’auteur faire ce qu’il fait le mieux : multiplier les scènes d’action et présenter tout cet éventail de technologies.
Le récit aurait sans doute mérité de s’étaler sur des tomes supplémentaires, de façon à mieux apprécier cet univers et approfondir les personnages. Notamment le héros ou bien encore Moloch, l’antagoniste de la BD, que l’on pourrait comparer à un dieu technologique et mystique.
Dans les histoires futuristes, le thème des technologies qui dépassent l’homme et échappent à son contrôle est plutôt récurrent. Aux auteurs de se démarquer grâce à leur approche, à leur capacité à développer le monde dont il est question. Lubrano Di Ciccone fait de son mieux et on peut ressentir son plaisir à dessiner machines et technologies, ou encore les combats très lisibles qui ponctuent son livre.
