Il y a un mois, il m’est arrivé une aventure pour le moins stressante, le genre d’évènement que chaque auteur redoute. Il a été porté à mon attention la ressemblance entre une bande dessinée sortie récemment, « Game au vert », dont je vais parler ici, et mon propre livre « Un été déconnecté » paru il y a 9 mois aux éditions Prunelle.
J’ai vraiment été effrayée par l’idée d’avoir été plagiée, et que ce nouveau livre fasse même de l’ombre au mien, d’une certaine façon.
Les éditions Bamboo, les responsables de la bande dessinée, ont décidé de ne pas rester sourdes aux quelques commentaires sur les réseaux sociaux allant dans ce sens, et pour prouver leur bonne foi et pour que je me fasse ma propre idée, m’ont proposé cette nouvelle BD en service presse.
Le livre scénarisé par Damian Campanario Hernandez et dessiné par Esteban Hernandez Calvo-Fernandez est resté dans ma pile à lire longtemps. J’appréhendais de l’ouvrir, ayant peur de voir mes craintes se confirmer, de souffrir de la comparaison,… Vous n’imaginez pas à quel point j’ai pu ruminer dans mon coin à ce sujet. Je l’ai finalement fait, presque trois semaines après l’avoir reçu, et je peux dire après l’avoir lu et refermé, que je me sens soulagée. Permettez-moi de partager encore mon ressenti avec vous.
J’aimerais comparer leur résumé et le mien, afin que vous puissiez voir mon choc en découvrant GAME AU VERT.
Résumé de mon album « Un été déconnecté » :

C’est l’été, Hugo passe son temps à jouer en ligne, enfermé dans sa chambre. Il est heureux. Enfin, il peut passer tout son temps sur sa tablette à jouer en ligne ! Mais tout bascule quand son grand-père Gaston se casse la jambe. Ses parents l’obligent à partir à sa rescousse dans sa maison à la campagne. Le pire des cauchemars ! Vraiment ?
Résumé de « Game au vert » :

Daniel passe sa vie collé à ses jeux vidéo. Alors quand il doit passer quinze jours chez ses grands-parents, à la campagne, sans écran et, pire, sans connexion à un réseau, il a l’impression d’être en enfer. Et ce ne sont pas les jeux de société d’un autre temps qui l’aideront à moins s’ennuyer. Heureusement, son grand-père est un homme plein de ressources. Il se met en tête d’initier le jeune citadin aux petits plaisirs de la nature : faire des ricochets, cueillir des fruits, se baigner dans la rivière… Et quand une mystérieuse femme-louve apparaît pour confier une succession de missions à Daniel, les jeux vidéo paraissent vite bien fades à côté des aventures de « la vraie vie ».

Si nos histoires ont bel et bien des lignes directrices similaires (un enfant accro aux écrans finit chez ses grands-parents atechnologiques avec un retour à la nature et déconnecte enfin grâce à leurs efforts et à la complicité d’une voisine), le traitement reste différent. Tout d’abord, en parlant des auteurs, ceux-ci sont espagnols et avouons-le, prétendre que l’aura de mon livre aurait été suffisante pour les influencer serait prétentieux. Ensuite, mon histoire met en avant des valeurs que je suis contente de retrouver ailleurs : déconnexion, transmission des savoirs, relation avec ses grands-parents et un petit côté écolo sont pour moi des idées fortes mais aussi répandues.
Enfin, le format aussi. Un livre pour enfants d’une dizaine d’années et une bande dessinée de 70 pages ne proposent pas le même travail sur les personnages, leur personnalité et le nombre de situations. Game Au vert commence d’ailleurs dans une société futuriste.
Voilà, le côté déjà-vu de l’histoire s’atténue au fil des pages qui ont leur propre identité mais si je peux me permettre une chose, c’est qu’Hugo est bien plus mignon que Daniel.
En Bref :
Et pourquoi ne pas vous faire votre propre avis ?
J´ai connu ce stress avec La sonate oubliée. Une lectrice m´avait accusée de plagiat avec Stabat mater de Tiziano Scarpa qui traite des orphelines de la Pietà à Venise. Hormis le sujet central, l´histoire est complètement différente et d´ailleurs Préludes l´avait proposé dans les passerelles de mon roman. J´ai eu peur une 2ème fois avec Alma Viva de Vincent Engel, sorti après le mien et qui parle aussi de Vivaldi à la Pietà, surtout que j´avais envoyé mon manuscrit chez son éditeur. Mais là encore aucun rapport. Les sujets appartiennent à tous et il est bien normal qu´on les retrouve dans plusieurs livres. Traiter d´un même sujet n´est pas un plagiat, la différence se fait dans le style, les personnages, l´imagination.
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