Critique de livres·Mes lectures

[Chronique]: « Demain les chats »

« Le chien pense : « Les hommes me nourrissent, me protègent, m’aiment, ils doivent être des dieux. »
Le chat pense : « Les hommes me nourrissent, me protègent, m’aiment, je dois être leur dieu. »

« Demain les chats » est un roman de Bernard Werber à qui l’on doit notamment le cultissime « cycle des fourmis ». Le livre est publié aux éditions Albin Michel et est sorti en septembre 2016.

 L’histoire nous raconte la destinée de Bastet, chatte parisienne au sentiment de supériorité bien affirmé, et sa rencontre avec un siamois répondant au doux nom de Pythagore. Ce dernier possède ce qu’il appelle un « troisième œil », prise USB lui ayant permis d’apprendre et de comprendre le monde des humains. Il deviendra dès lors une sorte de mentor pour Bastet qui s’affirmera dans sa volonté de communiquer avec les autres espèces et également les humains. Des événements catastrophiques vont bousculer son monde et elle se verra littéralement obligée de mettre son dessein à exécution, sous peine de voir les  chats et l’humanité entière disparaître.

 À travers plusieurs anecdotes intéressantes mais étant principalement là pour servir le récit, l’impact des chats sur notre société est en permanence mis en avant dans ce roman très structuré (peu de longueurs, temps morts ou scènes précipitées).

« En 525 avant Jésus-Christ, le roi des Perses, Cambyse II, assiégea la grande ville de Péluse sans parvenir à la prendre. Quand il apprit que les Egyptiens vénéraient les chats, il ordonna à ses soldats d’attacher sur leurs boucliers des chats vivants. »

La manière dont Bastet appréhende le monde et ses réponses apportent une petite dose d’humour bienvenu dans ce roman qui manque de profondeur et dans lequel seuls les personnages principaux incarnés par les deux chats cités précédemment sont développés. Vous pourrez cependant le trouver de qualité si tant est que vous n’avez jamais lu un livre de Bernard Werber.

 C’est là le problème du livre et sans doute même de l’auteur : Ce roman souffre de la comparaison avec les autres œuvres de l’écrivain. Non seulement le style est « trop » reconnaissable, mais la séquence des scènes, les rebondissements ainsi que certains passages sont littéralement devenus une marque de fabrique. Tout y est pour nous faire penser à une compilation pour lier ses œuvres ; l’histoire dans la peau dans un autre organisme qu’un être humain et la rencontre avec une technologie qui permet de franchir les barrières (Les fourmis) jusqu’à la destinée de sauver les humains (Les thanatonautes), le dépassement de soi et de sa propre espèce (Le père de nos pères), avec pour finir des scènes de batailles que l’auteur aurait aimé dantesques (rappelant L’empire des anges), le tout saupoudré d’anecdotes, véritables faits scientifiques ou événements historiques (L’encyclopédie du savoir relatif et absolu).

Pour les connaisseurs, vous remarquerez que je ne cite pas d’œuvres plus récentes de Bernard Werber. Le sentiment de déjà-vu étant omniprésent dans ce livre, j’imagine que les précédents ont suivi la même voie dans la bibliographie de l’écrivain. Pour résumer, nous pouvons dire que si dans ses romans, humains et animaux évoluent, dans la réalité, son style reste plutôt figé.

 Un roman plaisant à lire si vous découvrez l’auteur pour la première fois. Sinon, à réserver à ses plus grands fans, car il peine à se renouveler.

14 commentaires sur “[Chronique]: « Demain les chats »

  1. J’ai aimé….bon perso. je donne des appréciations chiffrées ( l’unité et le dixième si nécessaire : de 1 à 5 : exemple
    3,2….c’est la cote que je donnerai pour ce bouquin …cela me permet de  » partager des appréciations entre amateurs, copains, copines,( au sens premier d’amateur : qui aime ) de lecture 🙂
    les premiers livres de Bernard Weber concernait déjà des  » animaux  » : fourmis, rats…
    ensuite c’est devenu beaucoup plus  » penseurs « , je n’ai hélas pas la possibilité immédiate de consulter mon fichier*
    avec des idées redondantes parfois ; selon mon modeste avis !
    Merciiiii pour ce blog…. 🙂

    * en rénovation, j’essaie de passer des fiches papiers écrites à la bibliothèque numérique avec sauvegarde….

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    1. Mon Dieu…l’orthographe…pardonne moi, mille fois….les rats concernent peut-être Thomas HARRIS ??..
      j’ai fais mon com. avant de lire celui que tu as publié ….je partage ton impression générale…mieux écrite et sans faute !!!
      NB : je tutoie facilement les personnes, peut-être trop facilement…..ce n’est pas par manque de respect, je trouve cela plus simple, mais encore l’habitude prise sur fb…..
      dis-moi ce que tu préfère….

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  2. Bonjour, petite précision : « Demain les chats » est la première critique que Jessica n’a pas réalisée. C’est donc moi, l’auteur de cette critique (et accessoirement son compagnon) qui répond. Bonjour, moi c’est Lionel !

    Donc : Dans l’empire des anges, un des trois protagonistes suivi par un ange est écrivain, j’imagine un reflet de Bernard Werber lui-même. C’est ce personnage (Jacques après vérification) qui écrit sur les rats. Je dis un reflet de Werber car ce dernier avait déjà communiqué sur le nombre de fois que « les fourmis » avait été refusé, remanié, simplifié… tout comme pour cet écrivain Jacques.

    Alors concernant les appréciations : 3,2/5 pour un « pas aimé », c’est bien payé il me semble! De mon côté, je n’ose pas essayer de noter à cause du risque de débat rageux, des revers, des susceptibilités, des crises de larmes et des joies peut-être non méritées. Un autre point qui me rendrait aussi trop subjectif est d’avoir lu autant de livres de ce même auteur. La comparaison avec les autres livres saute directement aux yeux, d’où je ne conseille qu’à ses plus grands fans de le lire.

    Pour les vouvoiements et tutoiements…chacun est libre de s’exprimer de la façon qui le mets le plus à l’aise selon moi.

    Bonne soirée!

    Lionel.

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    1. Merci des précisions Lionel !  » rendons à César ce qui lui appartient  » !
      En effet la côte peut sembler bizarre…..mais depuis le temps où mes proches me disent que je côte trop sévèrement je dois m’être laissé amadoué… 🙂
      Je vois pour le côté trop impliqué donc pas vraiment impartial car je suis personnellement
      un inconditionnel d’Amélie Nothomb….c’est presque un truisme, il me semble, de dire
      que comme auteure (?? ) qui a l’art de sublimer les passions  » pro-  » et  » anti- « . elle occupe une place non négligeable… » rôle  » qu’elle entretien sciemment, depuis longtemps selon ses détracteurs vindicatifs, étriqués et  » Ejusdem farinae « ..LOL !

      Bonne soirée Lionel !

      p’tit bouchon 44

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  3. Coucou
    Bravo pour ton blog que je trouve superbe et fort intéressant (moins pour ma CB et mes étagères lol).
    Ce livre m’intrigue beaucoup et est inscrit sur ma wishlist. J’ai hâte de me le procurer au vu des avis

    A bientôt

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